Consultation

XIX, folios:82
Gonet, François, seigneur de Villefranche
M. de Gordes
Lettre non liée
11/10/1572
La Voulte-sur-Rhône
Orpierre

Transcription

Les mots surlignés font l'objet d'une note

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Reçue à La Voulte-sur-Rhône, le 18 octobre 1572

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Monseigneur, trevant à propos le present pourteur qui s’en

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va à Grenoble, n’ey vouleu faillir vous escrire la presente pour

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vous tenir adverty des affaires de ce païs. Ces jours

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passés, entendant tant de bruictz qu’on faisoit courir de

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monsieur de Sainte-Marie, m’en suys allé à l’improviste jusques

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à sa mayson, où l’ey trové tout seul avecques ces bovyers et

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ung seul serviteur qui sert à luy et à ces chevaux, et luy tout

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malade, et ung prebstre fort homme de bien et bien catholicque,

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qui estoyt tousjours près de luy. Je n’ey failly à luy dire les

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bruitz que l’on faysoit courir de luy, et que vous en estiés

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assés adverty et messieurs de la court, et ly ey remonstré

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ce que s’en pouvoyt ensuivre, tenant le chemin contre Dieu

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et contre son roy ; et avoyr tout parlé et dict, il m’a

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prié vous presenter ces humbles recommandations et qu’il fera

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service au roy et à vous quand vous playra luy faire tant

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d’honneur que de luy commander et m’a asseuré qu’il ne tiendra

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aucuns souldatz à sa mayson de la novelle relligion, ny

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aultres, et qu’il veult demeurer toutallement en l’obeissance de

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sa majesté ; et comme il se sentira pour se pouvoyr tenir

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à cheval, m’a promis me venir trouver icy et se catholizer,

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et m’a prié de vous en asseurer et messieurs de la court.

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Quant au seigneur de Montbrun, il est encores à sa mayson,

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accompagné de quelques ungs. Il y y a passé grand nombre de

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gens de pied et quelque nombre de cheval, et vont de nuict.

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L’on ne scait qu’ilz deviennent. Je crois qu’ilz vont à Nimes.

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Lundy dernier se fit quelque desordre à Cisteron soubz

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pretexte d’une faulse allarme, tuarent troys de la

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religion novelle, je vous en mande la lettre que le cappitaine

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Troissantz m’en escript ; que sera pour fin, vous presentant

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[v°] mes très humbles, priant Notre Seigneur,

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Monseigneur, vous donner en bonne prosperité longue et heureuse

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vie. De votre mayson d’Orpierre, ce XI octobre 1572,

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vostre bien humble à vous faire service

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Villefranche

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